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beau/pas beau

Faut-il connaitre l'art ?


Aujourd'hui le sujet est : faut-il avoir des capacités en art pour suivre des ateliers de médiation artistique ou d'art-thérapie.

La réponse sera claire : Non bien au contraire. Au fur et à mesure de mes posts, je montre que l'art-thérapie n'a rien à voir avec un atelier d'apprentissage de l'art mais qu'elle est le lieu où la mise en pratique artistique (spontanée) prend toute sa place. En effet par notre potentiel de création, potentiel exprimé dés l'origine de l'Homme, nous avons en nous la puissance de nous exprimer symboliquement. La pratique est donc ouverte à tous dés lors qu'une demande (indispensable en art-thérapie) est faite par la personne.

Peut-on vraiment pratiquer sans rien connaître du tout ? Oui. Venir en se focalisant sur ses éventuelles techniques et ses capacités artistiques rendent le processus de création plus formaté et donc plus complexe pour que l’œuvre soit support thérapeutique. Vous savez, le pinceau glissant sur la feuille, on y prend vite plaisir et si le pinceau ne va pas, nous prendrons l'éponge, le papier absorbant, les mains, un rouleau, une pince avec de la mousse ou que sais-je encore… Et si la feuille reste encore blanche, on avancera avec une petite consigne de démarrage autour des couleurs, d'un thème, d'un geste. Le point de départ c'est votre désir et à partir de là tout est faisable artistiquement!

En atelier, on se laisse aller dans l'élan de la création, soutenu par l'art-thérapeute, avec à disposition du matériel, et une palette d'outils artistiques selon les besoins de l'accompagnement. Voilà ! Le processus est lancé.

Mais alors et le beau ? N'y a-t-il pas obligation d'une production qui soit belle ?

En art-thérapie, la création n'est pas l'objet final mais c'est le processus qui en découle qui importe. C'est toute l’intensité que le créateur lui porte qui donne toute la valeur à l'objet et c'est l'interprétation (verbalisation) qu'il en fait (et non le jugement de l'art-thérapeute) qui fait chemin.

Je suis à chaque fois frappé par l'effet d'une production où on perçoit toute l’intensité donnée. Beau, pas beau, la question n'est pas celle-ci. D'ailleurs l'art-thérapeute doit toujours être attentif à ne pas rester « pris» par l'image pour que le processus continue son travail chez la personne. Mais je peux vous dire quand même que je suis toujours touché par ce que nous pouvons créer (ça reste entre nous!).

Je me souviens, il y a quelques dizaines d'années (soyons flou !), des dessins de deux enfants m'avaient impressionné dans ce qu'ils me projetaient avec toute la simplicité du trait en noir et blanc. Ils sont restés gravés dans ma mémoire. Je n'étais pas encore art-thérapeute alors j'ai le droit !

Par contre si la question est posée à l'art-thérapeute alors oui il doit non pas être forcément artiste mais il doit avoir une pratique artistique pour connaitre l'impact que la création peut avoir sur soi et en ressentir tous les rouages. Go, à nos créations singulières...

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