C'est fou ce que l'intensité d'un regard peut renvoyer à lui tout seul. Même quand tout le corps répond difficilement et que les mots eux ne répondent plus. Un regard qui transperce le silence, qui ouvre et vous fait être pleinement là. Un regard qui vous porte, ne juge pas et vous rassure. La personne a qui je tire cette expérience lors d'une séance m'a rappelé l'importance de ce que doit être notre regard en tant qu'art-thérapeute. Si l'on veut engager un processus thérapeutique, notre regard doit exprimer notre présence pleine et entière au côté de la personne qui va « lâcher » des choses d'elle-même.
Le clown est notamment intéressant sur l'importance du regard. Il est à la recherche permanente du regard de l'autre pour inviter à la relation. Si son nez est son paradoxe (j'y reviendrais lors d'un prochain post), ses yeux qui entraînent tout son visage sont son énergie! Il puise de ce qu'il regarde l'envie et l’émerveillement pour aller plus loin encore.
L'art-thérapeute dans son regard met tout un processus qui engage la thérapie. L'intensité de son regard doit être flottant pour être attentif à tout ce qui se joue dans l'espace d'accompagnement. Car ce qui est à voir est multiple que cela soit la production en cours, que la manière dont le corps se met en mouvement que les événements qui peuvent se produire que l'expression du visage et que sais-je encore. Tout peut être signe. Le regard ne doit pas se faire intrusif mais accueillant. C'est une posture à renouveler à chaque instant. Vous voyez ce que je veux dire ?